Un concert transfrontalier

Fin janvier 2025, un concert transfrontalier a réuni à Haguenau puis à Ettlingen des musiciens de part et d’autre du Rhin, dans un projet porté par l’Académie d’Accordéon de Haguenau. Le chœur Viva Canto, dirigé par Mercedes Guerrero, a été invité pour l’occasion. Choristes et accordéonistes ont ainsi exécuté le Sacred Heart d’Ola Gjeilo, puis des extraits choisis de La Petite Messe solennelle de Gioacchino Rossini. L’Académie d’Accordéon de Haguenau s’est distinguée également par une interprétation vibrante du morceau Atlantis de Silke d’Inka.

Le 26 janvier 2025, la Salle de la Douane de Haguenau a accueilli un concert pas comme les autres : un projet musical transfrontalier réunissant des ensembles de Haguenau et de l’école de musique d’Ettlingen. Le week-end suivant, c’est l’église Saint-Dionysius d’Ettlingenweier qui a vibré à son tour au rythme de ce programme original et ambitieux.

Le concert s’est ouvert avec une première partie placée sous la direction de Christelle Scherer, mettant à l’honneur les ensembles d’accordéon de l’École municipale de musique et de danse de Haguenau. De jeunes élèves ont interprété avec enthousiasme un programme varié : le morceau brésilien Samba lé lé, A Sentimental Reflection arrangé par Tino Jeschek, ainsi que la bande originale du film The Avengers d’Alan Silvestri, parmi d’autres pièces. Une belle entrée en matière, joyeuse et rythmée, qui a su captiver le public dès les premières notes.

La soirée s’est poursuivie avec la prestation du chœur allemand Viva Canto, invité spécialement pour l’occasion. Sous la direction de Mercedes Guerrero, cet ensemble a démontré toute sa qualité vocale à travers un répertoire éclectique : Cantemus de Lajos Bardos, le magnifique Abendlied de Josef Gabriel Rheinberger, et le vibrant Salmo 150 d’Ernani Aguiar, pièce exigeante au niveau rythmique.

En deuxième partie, l’Académie d’Accordéon de Haguenau, dirigée par Raymond Keith, s’est produite seule, confirmant une nouvelle fois la richesse de son jeu et sa maîtrise des nuances. L’ensemble a interprété deux pièces fortes en contrastes : Proms du trio d’accordéons polonais Motion Trio, inspirée du folklore d’Europe de l’Est, et Atlantis, une évocation sonore impressionnante signée de la compositrice allemande Silke D’Inka.

La dernière partie du programme a réuni les choristes et l’Académie d’Accordéon. Ensemble, ils ont interprété Sacred Heart du compositeur contemporain Ola Gjeilo. Cette pièce, à l’atmosphère méditative et lumineuse, a créé un moment suspendu, de grande émotion, préparant le public à la solennité des œuvres suivantes.

Enfin, le concert a culminé avec les extraits choisis de la Petite Messe solennelle de Gioacchino Rossini. Œuvre écrite à l’origine pour chœur, piano et harmonium, elle a ici été revisitée dans une version tout à fait inédite, où les voix se mêlent harmonieusement au piano et à l’accordéon, offrant une couleur sonore nouvelle, à la fois audacieuse et pleine de finesse.

Pour donner vie à ce projet, un chœur franco-allemand éphémère a été constitué spécialement pour l’occasion, réunissant des choristes de tous âges venus d’Ettlingen, de Haguenau et de leurs environs. Ce chœur a été placé sous la direction de Mercedes Guerrero, responsable de la partie vocale. L’ensemble voix et accordéons a quant à lui été dirigé par Raymond Keith, assurant la cohésion musicale entre les chanteurs et les instrumentistes.

La soliste Regina Grönegress a su émouvoir le public par la profondeur et l’expressivité de sa voix, notamment dans l’« Agnus Dei », moment particulièrement intense du programme. Les extraits choisis dela messe, dont le flamboyant « Cum Sancto Spiritu », ont permis de retrouver tout l’esprit théâtral de Rossini, entre éclat, virtuosité et émotion.

Plus qu’un simple concert, cet événement a été une véritable rencontre humaine et artistique entre musiciens des deux côtés du Rhin. Une belle illustration de ce que la musique sait si bien faire : abolir les frontières et rassembler les cœurs.

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